Biomasse - bioénergie

Qu'est-ce que la biomasse ?

La biomasse correspond aux matières d’origine végétale ou animale qui peuvent être utilisées pour produire des aliments, de l’énergie renouvelable ou encore des matériaux innovants.

On distingue deux types de biomasse : la biomasse de déchet qui, comme son nom le suggère, utilise des déchets organiques pour produire de l’énergie et la biomasse de culture pour laquelle des surfaces agricoles ou des forêts sont spécifiquement exploitées. Ainsi, il s’agit du bois, d’effluents d’élevage, de résidus de cultures (paille de froment, anas de lin, chènevotte de chanvre), de déchets organiques ou encore de cultures dédiées uniquement à la production de biomasse (miscanthus, panic érigé, taillis à courte rotation). 

Du biogaz, des biocarburants, des sacs en bioplastique, de l’isolant performant, des textiles et bien d’autres produits encore, peuvent aujourd'hui être fabriqués à partir de biomasse. 

 

Source d'énergie renouvelable

La biomasse est essentielle dans la composition du mix énergétique renouvelable wallon. En effet, elle apporte des solutions à la production intermittente des énergies éolienne et photovoltaïque et constitue une forme de stockage de l’énergie.

En 2015, la Wallonie avait produit l’équivalent de 11,1 % de sa consommation énergétique au départ de sources renouvelables et la source majeure d'énergie renouvelable en Wallonie est la biomasse (Valbiom, 2018).

Néanmoins, en Wallonie, une culture dédiée à la biomasse produira en moyenne 0.5 W/m2 (Th. Schillings, 2013). Cela signifie que pour produire une quantité d’énergie équivalente à celle produite par un réacteur nucléaire de 1000 MW (1 MW = 1 million de Watts), il faudrait consacrer 2000 km² de sol à la culture de biomasse. Produire en Wallonie à l’aide de biomasse une quantité d’énergie suffisante pour pouvoir compenser la fermeture des trois réacteurs nucléaires de Tihange impliquerait de consacrer plus ou moins 35% du territoire wallon à la culture de biomasse. Le potentiel de développement de cette filière reste donc très limité. 

En novembre 2018, le Parlement européen a approuvé de nouveaux objectifs européens destinés à accroître l'utilisation des énergies renouvelables et à améliorer l’efficacité énergétique. L'objectif visé pour 2030 est d'atteindre 32% d'énergies renouvelables dans le mix énergétique et une augmentation de l’efficacité énergétique de 32,5 % (par rapport à 1990) . Chaque Etat membre devra présenter d’ici au 31 décembre 2019 un « plan national intégré en matière d’énergie et de climat » sur dix ans (puis tous les dix ans), avec des objectifs, des contributions, politiques et mesures au niveau national.

 

Types de combustibles biomasse

Il existe plusieurs types de combustibles biomasse qui diffèrent selon leur origine et leurs formes. Les combustibles ligneux (bois) principalement issus de la filière forestières sont communément distingués des agrocombustibles, issus de cultures dédiées ou de sous-produits agricoles (et donc non-forestiers). 

 

Economie biobasée

Outre les opportunités environnementales, le développement de biomasse offre de nombreuses opportunités économiques pour la Wallonie : diversifier et stabiliser l’agriculture et la filière bois, relocaliser des entreprises compétitives, répondre aux attentes sociétales,  créer et stabiliser l’emploi.

 

Usage du foncier agricole à des fins énergétiques  : controverse

La biomasse est une ressource abondante, renouvelable mais finie. Répondre aux besoins alimentaires, protéger la biodiversité, préserver les forêts, fournir des biocarburants pour remplacer une partie du pétrole : le bon usage des sols n'est pas si simple pour concilier impératifs environnementaux et impératifs de gestion du foncier agricole.

Les biocarburants de première génération mobilisent la plus grande surface de terres agricoles. Par ailleurs, l’usage des énergies renouvelables dans les exploitations agricoles peut nécessiter la mobilisation de terres agricoles, et dans certains cas entraîner une substitution de la production agricole d’origine et une modification de la qualité des sols. Lorsqu’il y a valorisation énergétique des coproduits ou résidus agricoles comme c’est le cas pour les biocarburants avancés ou la méthanisation, il peut y avoir un impact négatif sur la teneur en matière organique des sols lié à  l’augmentation des exports (pailles par exemple). L’effet du niveau de prélèvement de la biomasse et l’effet sur le stock de carbone des sols fait actuellement l’objet d’études (ADEME, 2018). Pour la méthanisation, il y a possibilité d’utiliser des cultures intermédiaires à vocation énergétique qui ne génère pas de substitution de culture alimentaire, ou l’utilisation d’une culture classique dédiée.

 

Liens utiles

 

Références bibliographiques

Belges: 

Le miscanthus pour lutter contre les écoulements boueux et réduire les factures d’énergie : j’y pense
Laurent Somer (Valbiom), 2016
Recommandations pour l’élaboration d’une stratégie wallonne « Biomasse-énergie »
SPW et Comité transversale de la biomasse, 2016
Ingénierie financière et énergie locale
APERE, 2015
Quelles perspectives pour les énergies renouvelables en Wallonie ?
Th. Schillings (Gembloux Agro-Bio Tech), 2013

Étrangères: 

Panic érigé : guide de production
Huguette Martel (MAPAQ-Estrie) et Olivier Lalonde (CÉROM), 2018
Agriculture et énergies renouvelables : contributions et opportunités pour les exploitations agricoles
ADEME, 2018
Articuler la gestion des ressources forestières et du foncier agricole : le projet biomasse-énergie en Guyane
Catherine Aubertin et Nathalie Cialdella (IRD), 2016