Analyse sur les ateliers ruraux - Namur, 14/05/2009

C’est dans les locaux de la FRW, que la Cellule CAPRU a présenté les résultats issus de son analyse menée sur les ateliers ruraux en Région wallonne, le jeudi 14 mai 2009. Le Comité de Direction, les équipes régionales, le CARD et l’équipe de gestion étaient présents. L’étude, réalisée en étroite collaboration avec le Comité d’accompagnement de la Cellule, avait pour objectifs d’établir une évaluation qualitative et quantitative des ateliers, de mettre en exergue le profil des entreprises qui y sont hébergées, mais aussi d’identifier les modalités de mise en place de ces structures et de mieux comprendre le fonctionnement du partenariat entre communes et entreprises. 

Après une brève description de la situation actuelle sur le territoire wallon et une courte description des acteurs ayant participé aux enquêtes, la présentation a rapidement enchaîné sur toute une série d’enseignements et de conseils qui seront utiles pour le travail de terrain des agents de développement qui accompagneront les communes dans leur projet d’implanter un atelier rural sur le territoire. Les informations transmises se déclinaient en trois points :

  • sécuriser et informer les communes ;
  • attirer l’attention sur des éléments importants ;
  • formuler des recommandations concrètes pour optimiser les futurs projets.

Les réactions étaient nombreuses…Les échanges et dialogues, orchestrés par Monsieur Quoidbach, peuvent être synthétisés comme suit :  

1. La durée de conception du projet d’atelier rural est longue si bien qu’on se trouve devant le paradoxe suivant : pour justifier le projet, il faut démontrer l’intérêt d’au moins une entreprise mais souvent, entretemps, celle-ci a trouvé une solution ailleurs et si l’on a conçu l’atelier en fonction de ses besoins particuliers, il est difficilement reloué à une autre. 

2. L’enquête montre que la construction à neuf est moins chère et plus adaptée que la réhabilitation d’un bâtiment ancien. Cette dernière comporte néanmoins des impacts non chiffrables tels que la disparition d’un chancre dans le village ou la conservation d’un bâtiment de valeur.  

3. La construction d’un atelier en zone non économique est généralement plus coûteuse : des efforts nécessaires pour une bonne intégration en zone d’habitat. 

4. La vocation d’un atelier rural est d’offrir un toit provisoire à une entreprise pour aider son développement. Il est donc normal qu’à un moment, il devienne trop petit ou inadapté. La rotation des entreprises peut être encouragée par l’augmentation progressive du loyer. 

5. L’enquête révèle une faiblesse récurrente de la visibilité promotionnelle des ateliers ruraux. Elle recommande le placement d’enseignes faisant savoir qu’il s’agit d’un atelier rural, projet communal s’inscrivant dans une dynamique de développement économique et de création d’emploi, abritant telle entreprise en développement…

6. Pouvons-nous suggérer systématiquement aux communes accompagnées de se doter d’un atelier rural ? Non, car ce n’est pas une solution à encourager sans réfléchir. L’implantation d’un atelier n’est pas la solution la plus adaptée à toutes les communes. La réflexion doit porter sur les réalités locales et transcommunales, en termes de besoins, demande, opportunités d’hébergement des entreprises dans d’autres zones (parcs artisanaux et hall-relais proches), coût par emploi créé… Quelle que soit la solution de développement envisagée, tout agent de développement se devra de favoriser de favoriser la mixité des fonctions en milieu rural et multiplier les emplois de proximité. La solution est à réfléchir localement. Dans cette optique, il serait intéressant de créer un outil d’aide à la manière de composer une réflexion sur la pertinence des projets à mettre en place à l’échelle locale.  

7. On ne compte qu’une grosse douzaine d’ateliers ruraux  en Wallonie alors que c’est souvent une opération blanche pour la Commune, qui récupère par les loyers son co-financement de 20%. Pour l’année 2008, il n’y a aucune demande de convention pour un atelier rural. S’il n’y en a pas davantage c’est surtout parce que le développement économie/emploi n’est pas la priorité des habitants ni, du coup, de leurs élus.  

8. Les Communes doivent tenir une comptabilité spécifique des mouvements financiers relatifs à l’atelier rural afin de pouvoir prouver le réinvestissement, dans des projets de développement, de l’éventuel bénéfice engendré après la récupération de l’investissement des 20% communaux.

9. Le décret de 1991 n’interdit aucun type d’entreprise dans un atelier rural. On peut donc y trouver une entreprise manufacturière, un entrepôt de construction, un commerce, des bureaux ou même…un centre de télétravail ! Cependant, le contrat de location, obligatoirement avalisé par le Ministre, peut spécifier des activités interdites.   

La Cellule préconise de se référer au document complet de l’étude, accessible dans la rubrique « Etudes » de ce site ainsi qu’au diaporama de l’exposé disponible via le lien ci-dessous : 

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